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Oh la la la la encore une conférence. C'était assez … barbant et puis ça n'était pas quelque chose dont je raffolais. Bien au contraire. Mais je n'avais pas le choix. La seule chose qui m'y plaisait c'était le contact avec mes lecteurs. Cultiver ma « célébrité » ne me disait pas grand chose. Surtout quand on voit ce à quoi ma célébrité pouvait mener. Blake Anderson. Je me souviendrais toujours de son nom. Bon il n'aurait pas pu me tuer ou me blesser physiquement. Mais ça il ne le savait pas. Et puis il y avait bien des manières de blesser les gens sans que mon pouvoir n'agisse. Je soupirais. Je n'aimais pas ça. Et en même temps je rencontrais des gens supers. Sans cela, je n'aurais jamais rencontré Candace. Mon assistante. Une chouette fille qui gagnait à être connue. Mais j'avoue que revoir du public était parfois difficile. J'imaginais qu'il était là, face à moi et qu'il me regardait. Moi qui trouvait inutile d'avoir un garde du corps … je ne pouvais plus dire grand chose maintenant. Ça me rassurait et puis … il avait été efficace.

La sonnette retentit.

Ah bah tiens … quand on parle de lui. Le voilà. Si je pouvais ne serais-ce que me douter qu'il était de la descendance de Lexie … je ne serais pas aussi ravie de le voir. Je serais suspicieuse et … je crois même que je ne voudrais pas de lui dans les parages. Je le trouverais bien plus inquiétant que Blake. Mais non je ne savais rien. O'Connor est un nom de famille largement employé et trouvé non? Je me levais et me drapais dans un peignoir. Oh il n'y avait rien à voir j'étais en shorty et en débardeur, mais quand même. J'allais ouvrir la porte et souris en constatant que c'était lui. Par trop sécuritaire tout ça non? J'avais ouvert sans regarder d'abord qui c'était ça aurait pu être n'importe qui! Oh la la j'ai pas envie de devenir parano non plus! Mais je devrais peut être faire plus attention.

« Tu es toujours en avance Lex » dis-je en souriant. C'était le cas. « Viens entre » je le laissais entrer dans le salon et réajustais le peignoir.

Je me retournais pour le regarder« Oh je n'en ai pas pour bien longtemps tu sais! » je n'étais pas vraiment de celles qui aimaient passer trois ans derrière le miroir. J'avais jamais vraiment aimé faire attention à mon look. J'étais un peu coquette mais … de là à … non pas vraiment. Pourtant qui aurait pu dire que j'avais eu des vingtaines – au moins – d'enfants? Personne, je ne pense pas du moins. « Tu n'as qu'a te servir un verre en attendant » dis-je en désignant le bar au milieu du salon. « Tu fais comme chez toi, comme toujours! » je souris doucement et allais dans la chambre en tirant la porte derrière moi pour la fermer.

Je retirais le peignoir et étudiais quelques secondes ce qui s'offrait à moi. Qu'est ce que j'allais bien pouvoir mettre. Jeans, basket, T-shirt, non … Samantha me tuerais! Je n'avais pas non plus envie de faire la grande dame. Je n'avais que 24 ans quand même – enfin. J'optais pour une petite robe noire un peu rétro avec de grandes poches sur le côté. Je relevais mes cheveux en petit chignon et mis un collier en or très discret à mon cou. Un soupçon de parfum et de blush, une touche de rouge à lèvres, puis je me relevais pour aller dans le salon à nouveau. J'avais mi dix minutes! C'était relativement peu … mais bon. J'ouvris la porte à nouveau et revenais dans le salon.

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Hé oui, je le connaissais un petit peu. Malgré moi au début, et puis maintenant hé bien … je sais qu'il est très ponctuel quand on n'est pas en retard. Je sais qu'il est professionnel. Je sais même qu'il lui arrive de coucher à l'occasion avec Candace. Oui j'en sais des choses. Et puis Candace et moi sommes amies. Et oui … j'ai eu tellement de maris que je sais très bien qui couche ensemble et qui ne couche pas ensemble. Par exemple Jay et Samantha. Ca aussi je le sais. Mais ils préfère le garder secret ou au moins discret pour le moment, alors pourquoi est ce que je dirais quelque chose? Qui j'étais moi pour le dire. Chacun fait ce qui lui plait, c'est certain. Je ne serais pas celle qui ferait le contraire.

Et en même temps j'étais terriblement naïve. Ou du moins je sais que je dois passer pour une naïve. Si ceux qui ne me connaissent pas … réellement disons, il se diraient que c'était du à mon âge. Seulement … je suis bien plus vieille que la plupart des gens. Alors bon … Peut être aussi que je faisais trop confiance en les gens. C'était certainement un point faible. Mais je persistais à penser qu'en chaque être humain il y a du bon. Qu'il ait des pouvoirs ou non. Même en Ciaran. Qui m'en voulait. Qui pouvait -je suppose- des raisons de le faire. Mais que voulez vous. J'essayais de ne pas penser à ça. C'est pas toujours évident. Surtout depuis que Jeremiah m'a appris que depuis tout ce temps les descendances de mes sœurs se déchirent avec la mienne. Depuis le temps que je suis sur cette terre. Je pourrais pourtant m'en être rendue compte, non? Hé bien non pas du tout. Mais j'avais apparemment quand même des soutien. Des gens que je ne connaissais ni d'Ève nu d'Adam. Enfin si plus ou moins. Soi c'était mes petits petits (…) petits enfants ou mes petits petits (…) petits neveux ou nièces. C'était très compliqué mais j'avais peur. Parce que je me souvenais ce que mes sœurs m'avaient fait. Et je n'osais pas penser que certains de leurs descendants puissent faire la même chose aux miens. Certains n'ont pas le pouvoir de régénération en plus. Si je n'avais pas été aussi choquée j'aurais fait des recherches. Et bien vu qu'il y avait déjà eu des morts bizarres. Qu'elles étaient plus ou moins reliées à des familles que j'avais eu. Mais non j'étais naïve. Parfoisje m'en voulais je trouvais que c'était une faiblesse. Et parfois non. Bref quoi qu'on en dis, je suis humaine. Je suis capable de ressentir des sentiments. Et ça me peine. Heureusement que je peux en parler avec Jeremiah.

« Mais je le sais très bien. » dis-je un sourire aux lèvres. J'avais l'impression de le connaître et c'était plutôt agréable.

J'allais dans ma chambre me préparer après lui avoir précisé qu'il pouvait -comme d'habitude- faire comme chez lui. Il connaissait les pièces de la maison et savait où tout se trouvait. Enfin. Tout sauf mes journaux. Ceux là, même pas Jeremiah ne savait où ils étaient. Je n'avais pas envie de passer trop de temps à me préparer. Ça n'avait jamais été mon truc à moi. La beauté et la coquetterie c'était plutôt le truc de Lexie. Quand je pensais à elle j'eus un petit pincement au cœur. Je me demandais ce qu'elle était devenue. Je savais qu'on l'avait ramenée à la vie. Mais … quelque part je la détestais encore. Je la détesterais certainement toujours un peu pour ce qu'elles m'avaient fait. Mais elle était ma sœur. Est ce qu'on peut vraiment en vouloir complètement à sa sœur?

Une fois habillée et presque prête, je revenais au salon où il s'était installé dans le canapé du salon un verre de bourbon à la main. Je souris et me dirigeais vers la cuisine, qui donnait directement sur le salon et était délimitée par un bar à l'américaine. J'ouvris le frigo et en sortit une bouteille de lait bien frais et finis enfin par lui répondre « Oui, je ne suis pas du genre à faire des chichis. Je ne vais pas à ce genre d'évènements pour plaire moi, mais pour mes livres » prétentieux? Peut être, non? Mais quand je disais ça a Jay ou à Samantha ils montaient sur leurs grand chevaux. Mais je ne voulais pas plaire moi, mais ce qui m'importe ce sont mes livres. Rien d'autre. « Merci » dis-je en souriant après m'être servie un grand verre de lait. Habitude de gamine. Oui je le savais. Et Alexander ne se privait jamais pour me le rappeler. Et ça ne m'empêchait pourtant pas de continuer ce petit rituel en moments de stress. Parce qu'on ne dirait pas comme ça. Mais … le stress montait bel et bien.

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Bon dieu que je n'aimais pas du tout ça. Ca ne me plaisais pas du tout. Pourquoi est ce que je devais à tout prix faire de la publicité pour mon livre. Bon je comprenais pourquoi … mais est ce que c'était vraiment obligé qu'il y avait autant de battage médiatique, de monde. Et si Blake était là? Oh mon dieu, oui quelle bonne question et si il était là. J'étais prête à trembler. C'était pourtant idiot. Je savais bien que je ne peux pas mourir. Mais ça fait quand même peur. Des gens aussi déterminés pour me tuer. Mon dieu … Naïve oui peut être mais je vous rappelle que cette guerre m'était inconnu jusque il y a peu.

Je hochais la tête. Oui c'est vrai je ne passe pas mon temps à me regarder dans la glace. Je haussais les épaules. Ravissante comme ça? Hm … « Pas vraiment. Je ne cherche pas à être ravissante. Je dois juste m'habiller quoi. Si je pouvais j'y irais en Jeans et Basket. Mais je crois que Samantha me tuerais sinon. » je finis mon verre d'un trait et le déposais dans l'évier. Je ferais la vaisselle plus tard en revenant. Je soupirais et allais dans ma chambre pour prendre mon sac besace et mon téléphone portable. Je n'avais pas besoin de plus n'est ce pas? « Oui allons y! » dis-je en le regardant en souriant avec appréhension. Je ne savais pas si il le savait mais je n'aimais pas ce genre de chose. D'évènement. Je n'en voyais l'intérêt. Mais je n'avais pas le choix. C'était obligatoire … Mais je m'en passerais bien. Je soupirais. Je refermais la porte derrière moi et je montais dans la voiture quand il m'ouvrit la porte. Je souris.

Le trajet fut assez silencieux. Je ne savais pas trop quoi dire. J'avais toujours un peu peur. Et puis … l'idée de faire ma promotion … Je souris doucement en entendant sa réflexion. « Oui je l'espère sincèrement moi aussi. C'est pas de tout repos » je regardais par la fenêtre. Et puis tapotant doucement sur le rebord de la vitre puis je me retournais vers lui. « Tu crois qu'il sera là? » mes yeux étaient perdus d'incertitude. « Je veux dire ... Blake … » je soupirais. Ça me faisait peur. Maintenant j'avais l'impression de le voir partout. D'entendre sa voix. D'avoir l'impression que j'étais suivie. Mais ça … je pense que c'est un peu normal. Après ce genre d'expérience … Soucieuse je regardais par la fenêtre alors que nous arrivions dans le parking du bâtiment où devait se dérouler l'évènement.

Je soupirais puis dis « Bon … il faut y aller. », je soupirais à nouveau et pris une grand inspiration et souris à Candace que je voyais déjà arriver vers moi avec des notes. Samantha n'était pas bien loin elle non plus. Je me retournais pour regarder Alexander qui restait derrière moi. J'essayais de regarder s'il y avait du monde. Et oui il y avait du monde. Ca me faisait un peu peur. Mais voilà. C'était le moment. Je montais sur l'estrade et regardais en face de moi … mon cœur battait à tout rompre.

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J'avais le trac. J'avais sérieusement peur. Je n'étais pas aussi forte qu'il y paraissait. Et je n'aimais pas ça. Les bains de foule très peu pour moi. Je n'aimais vraiment pas. Et je ne savais pas comment faire pour le leur dire. Est ce qu'ils étaient aveugle pourtant? J'étais timide, hésitante et je butais toujours sur mes mots. Me produire en public n'était pas quelque chose que je supporte. Mais je devais faire avec. Et depuis peu. Depuis ce qui s'était passé avec Blake … j'avais peur. Je me sentais suivie. Et puis je ne savais pas quoi penser d'Alexander. Il était … très professionnel c'est sûr. Mais j'avais parfois l'impression qu'il était un peu schizo. Je m'explique. Parfois il me semblait amical et agréable. Même un peu joueur, comme un ami. Comme un confident. Et parfois il semblait très froid et distant. Comme si ma vue le révulsait. C'était très étrange, je ne comprenais pas. Pourtant je n'essayais pas de me rapprocher de lui. Je pourrais pourtant. Avec certains de mes autres maris … ça n'avait pas pris longtemps. Mais … je ne voulais plus de ça. Et puis … je doute qu'il soit un mari, il n'était pas taillé pour être un mari.

« Je sais bien mais … je ne dis pas que tu fais pas bien ton boulot. Seulement tu ne peux pas me protéger dans mes cauchemars. Et c'est là que je le revois. Encore et encore … » je soupirais. « Enfin … ça n'a aucun intérêt d'entendre mes jérémiades. » je haussais la tête.

Je regardais par la fenêtre. Sans rien voir pourtant. Les yeux dans le vide, le stress montait au fur et à mesure que nous approchions du lieu où se devait se passer la conférence. Ma gorge commençait à se nouer mais je m'efforçais à ne rien laisser paraître. Je devais. Je le devais. Et puis mes états d'âmes n'intéressaient personnes. Je l'écrirais de la bouche de Lou. Et quelque part mes plaintes seront entendues. Peut être. Mais entendues ne veut pas dire être comprises. Il freinait et je le regardais. Il ne disait rien, et moi non plus. Je ne disais plus rien. J'étais devenue muette.

Sur l'estrade, je me sentais impressionnée. Et aussi touchée, qu'autant de monde soit venu. Pour moi, pour les livres. Ma gorge était toujours enflée et je rougissais comme une tomate franchement mûre. Et surtout je butais sur mes mots. Je n'étais pas à l'aise. Je parlais un petit peu après Samantha qui me présentais puis je répondais à quelques questions. Une en particulier me fit répondre avec passion. « Est ce que les rumeurs sont vraies? Est ce que Lou va vraiment mourir? » regardant Samantha je savais qu'elle allait me trucider. Mais il le fallait. Je devais le dire. Jay tout souriant à côté d'elle lui aussi allait me tuer. S'ils pouvaient.

« Lou est quelqu'un de solitaire comme vous avec pu le voir. Mais elle a tout perdu. Elle n'a plus de famille. Et profiter de sa vie comme elle le fait. Ca ne peut pas durer, ça ne doit pas durer. On n'est pas là pour vivre indéfiniment. Ce n'est pas possible dans la réalité et ça ne devrait pas non plus l'être dans les livres. Alors oui. Lou va mourir. Parce qu'elle en a besoin. Il y a un début à tout. Et il y a une fin. Un jour Lou aura fait le tour de sa vie. Et j'aurais exploré toutes les cavités de son personnage. Et il n'y aura plus rien à en sortir. Elle sera caduque. » je me repris en fermant deux secondes les yeux. Je voyais déjà très bien Jay qui souriait maintenant faussement et Samantha qui ruminait dans son coin. J'avais besoin de tuer Lou. Parce qu'elle avait la chance de pouvoir mourir. Une fois qu'elle serait morte je m'en irai. J'irai faire une nouvelle vie … puis une autre. Encore … ça devient lassant à force. « Mais vous n'avez pas peur de regretter à un moment? Parce que … vos romans vous apportent un certain confort une stabilité je souris doucement cette jeune femme avait raison. Mais ma décision n'allait pas changer pour autant. « Bien sûr. Lou sera toujours une grande partie de moi. Mais il faut qu'elle meurt. Et qui sait. Peut être que je ferais d'autres histoires. Sans elle. »

Passablement irritée Samantha repris le micro pour sonner la fin de la conférence. Mais je ne dis rien je me contentais de sortir de l'estrade. Au pied duquel quelques fans attendaient que je leur signe des autographes. Ça n'était pas facile. Et puis ça me semblait irréel. Mais je pris le temps de le faire. Une bonne vingtaine de minutes. Peut être même une bonne demie heure.

Dans la voiture. Après tout ça je restais silencieuse mais mon cœur était beaucoup moins lourd. Je pouvais enfin respirer. Est ce que je me rendais compte que la conférence était publique que les journalistes allaient imprimer ce que j'avais dit. Et j'aurais du me douter que mes sœurs, où qu'elles soient maintenant qu'elles sont revenues à la vie, auraient entendu cela. Mais bien sûr elles n'auraient pas compris. Mes sœurs étaient mortes sous ses livres. Par ma faute. Et rien de ce que je pourrais faire ne pourrait changer. Ce qu'elles comprendraient par contre c'était que Lou allait mourir, que je l'acceptais. Parce que c'était le cas. J'avais vécu plusieurs vies. Aimé plusieurs hommes et chéri plusieurs enfants. Qu'est ce que je pouvais encore faire. L'instinct de survie. Bien sûr je ne voulais pas réellement mourir. Mais j'aimerai pouvoir avoir la possibilité de le « faire ».

Je souris quand il me dit que j'avais bien parlé. Peut être. J'y avais certainement trop mis de moi même. Comme toujours. Mais j'étais honnête et franche. Qu'est ce que je voulais faire? Voilà une bonne question. Peut être bien qu'on pourrait manger quelque chose. Le stress passé laissait un grand vide dans mon estomac et la faim se creusait. « Manger peut être. J'ai faim. J'ai bien envie de manger quelque chose de pas diététique. De manger quelque chose qui dégouline de graisse. Pour prendre un peu de graisse pour me rembourrer un peu et supporter les coups que Samantha me donnera ce soir quand elle passera me voir. » mai sil fallait dire que je l'avais bien mérité quand même. Je souris quand il parlait d'heures supplémentaires. « Ne t'inquiètes pas. Tu peux me déposer au fast food. Je me débrouillerait pour prendre un taxi pour rentrer. Tu as certainement des choses à faire. » je souris et le regard à nouveau vide voyais le paysage urbain de Londres défiler devant mes yeux à travers la fenêtre.

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Ca y est c'était passé. Et ça faisait du bien. J'avais l'impression que de toutes manières personne ne pouvait me comprendre. Même ceux qui me connaissent même mes sœurs. Je n'étais pas spécialement suicidaire. Mais comme tout le monde je crois, cela dit. Je n'aimais pas ma situation. Je ne pouvais rien faire. Et tout le monde m'en voulait pour ce pouvoir que j'avais seulement je n'avais rien demandé. Parce que si j'avais pu choisir je n'aurai pas choisi ça. Je ne pensais pas mes sœurs capable de ça. Avoir tant de haine envers moi. Être capable de me torturer. Oui c'est surtout ça que je n'ai pas digéré. Et pourtant ça fait déjà un moment. Comment est ce que mes trois grandes soeurs ont pu devenir des personnes aussi abominables. Si loin de celles dont je me souviens. A cause de moi je suppose. Toutes manières. Tout est de ma faute. Moi et ma stupide curiosité. J'aurais du garder la découverte des livres pour moi. Me faire au fait qu'elles ne veulent plus me voir. Bon dieu que c'était des sentiments joyeux alors qu'il n'y a que quelques minutes je nageais -presque- dans le bonheur. Entourés de fans de gens qui m'aimaient. Comment est ce que des inconnus pouvaient m'aimer plus que ms propres sœurs? Du même sang et de la même chair que moi? Je soupirais.

Je n'avais besoin de personne. Et peut être qu'après avoir été Elayne je partirai, je retournerais en Irlande. Prendrais une petite maison au milieu de la campagne. Au bord de la falaise d'où je sauterai tout les matins. Pour ressentir un frisson. Parce que je savais que je m'en relèverais quoi que je fasse. Et je deviendrais la sorcière des environs. Qui hante les campagnes et qui fait peur aux enfants. Peut être que je devrais faire mourir Lou plus tôt que prévu? Et aller tenir ce rôle. Mon dieu. Voilà que ces satanées pensées sombres me reprenaient. Mais quand on a vécu plus de 200 ans … si on n'a pas quelques pensées noires. C'est pas normal.

Il me demandait ce que je voulais faire. Je voulais noyer mes pensées dans la graisse et la malbouffe. C'était rare. Mais de toutes manières. Mon apparence physique n'était pas du tout ce à quoi je faisais attention en premier. Prendre des kilos, en perdre. A quoi bon de toutes manières. Plaire ça ne sert à rien. Il y a toujours des hommes, il y aura toujours des hommes qui vous aimerons pour ce que vous êtes. Et puis peut être que j'avais déjà eu trop d'amant. Et je pensais sérieusement à ne plus jamais avoir d'enfants. Pourquoi faire venir au monde des enfants si à ce que Jeremiah me dit, ma descendance est en danger. Pourquoi risquer de les exposer à un tel danger? D'après lui, tous n'avaient pas des pouvoirs à enjuger par ses enfants. Roy avait déclaré ses pouvoirs alors qu'Eve pas du tout. C'était étrange. Mais je ne voulais pas intervenir. Roy était venu me voir. M'assurer de son soutien. Mais est ce que je méritais un soutien. Ils devraient se préoccuper d'abord de ne pas se faire tuer! A trop penser aux autres on se fait avoir, c'est bien une chose que toutes ces années sur terre m'ont apprises.

Il hochait de la tête et je ne le regardais même plus. Pour le moment sa présence me semblait superflue. Mes pensées se bousculaient dans ma tête. Mes envies … mes questions prenaient toute mon attention. Des question telle que je me demandais si, si il fonçait dans le mur je pourrais ressentir quelque chose. Me sentir vivante. Il me sortait de mes pensées en me disant qu'il m'accompagnerait. Il faisait ce qu'il voulait. Je soupirais en le regardant de côté. « Tu n'es pas obligé. Je peux très bien manger seule. Je préfère la solitude. S'attacher aux gens ça n'apporte que des emmerdes de toutes manières. » voilà que mes pensées se trahissaient à l'oral. A vrai dire, je n'avais qu'une envie. Prendre un morceau de papier et écrire. Coucher ces pensées sur le papier. Exorciser ces pensées plus que funestes, plus que morbides. Pour m'en laver. Mais je ne pouvais pas. J'avais un stylo et je trouverais certainement un bloc-note dans le sac que mon assistante m'avait donné. Mais non.
Il semblait insister. Je haussais les épaules. Je ne serais certainement pas de bonne compagnie. Mais c'est lui qui avait insisté. Moi je n'avais rien demandé. « Bien. Comme tu veux » dis-je doucement. J'avais une boule dans la gorge. Et certainement que manger me ferait du bien. Enfin … peut être. « A priori à part les kilos que je vais prendre, il n'y aura rien. » J'avais envie de rajouter que j'aurais eu tout le temps que je voulais pour les perdre ces kilos. Mais ça ne servait à rien de faire de l'humour noir. Il ne saisirait pas.

Alors qu'il se garait je regardais par la fenêtre et fis un effort pour sourire. J'avais l'immense envie d'une cigarette. Mais je n'en avais pas. Je regardais dans mon sac. Non il n'y en avait pas. Bon j'irai m'en acheter plus tard. Je le regardais toujours aussi galant à m'ouvrir la porte. Nous entrions dans le restaurant et je regardais le menu. Ce que j'allais manger. Très bonne question. Un menu maxi je supposais avec un gros hamburger et un gros gobelet de coca. Je fus surprise qu'il veuille m'offrir le repas. J'allais dire quelque chose mais en le voyant il semblait déterminé. Peut être qu'il avait raison et que je pouvais accepter. Vu les fortunes qu'il est payé de toutes manières.

« Un menu géant, avec plein de frites. Et un énorme hamburger » Ca faisait une éternité que je n'avais pas mangé ça. C'était de la nourriture d'ado. Et je n'étais pas une ado. Je devrais encore être assez jeune. Du moins mon apparence physique. Mais comme je m'en foutais comme de l'an quarante de mon apparence physique? « Et toi? »

Nous passions nos deux commandes et je le laissais payer en lui disant un sincère « Merci en tout cas. » et nous nous asseyons à une table éloignée où il n'y avait pas beaucoup de monde. Je commençais à manger et je l'observais. Je voulais faire partir ces idées de ma tête. Celles qui me donnaient envie de me terrer. De me cacher et de ne plus jamais sortir de mon trou. Je n'aurais même pas besoin de manger. Je resterais pitoyable, mais sans manger, je ne mourrais pas. Il fallait que je trouve un sujet de conversation. Alors je dis une phrase. Sans même y penser. Sans me rendre compte que … ce n'était peut être pas le meilleur à lancer.

« Tu as de la famille dans le coin? »

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Je me sentais pas très bien. Je ne savais plus quoi faire pour rendre ma vie intéressante. Alors bon … Qu'est ce que je pouvais faire. Avoir été une écrivaine n'avait pas fait grand chose. Et même maintenant je me retrouvais célèbre. Est ce que j'allais devoir simuler ma mort cette fois ci? Pour mettre fin à tout ça. Je demanderais peut être de l'aide à Jeremiah, il pourrait certainement m'aider. Mais bon pour le moment penser à ça n'était pas bien utile à vrai dire je voulais m'en mettre plein la panse. Et ne penser à rien d'autre. Peut être que je me mettrais dans mon canapé voir mon lit et que je regarderais un bon film. Avec des cigarettes, et un petit peu de chocolat. Oui c'était une perspective réjouissante. La première perspective réjouissante de ma journée.

Je souris simplement quand il commandait puis je prenais nos commandes sur un seul et même plateau pour aller m'asseoir. Je me pris à l'observer. Ils ne m'avaient pas choisi le garde du corps le plus moche. Ni le plus incompétent à en juger par son sauvetage de Blake. Et je réalisais que je n'étais pas des plus bonnes compagnies. Moi qui essayais toujours d'être assez agréable et gentille. Au moins pour faire poli. Mais ma nuit avait été agitée. Les choses que je revoyais en rêve/cauchemar, me hantaient, c'était terrible. Et je ne dormais presque plus. J'étais au bord de la crise de nerfs. A qui je pourrais bien en parler!? Jeremiah … il aurait beaucoup trop peur. Et Jamie … non elle ne devait pas savoir.
Bon pensons à autre chose, je me disais qu'en m'intéressant peut être un peu à sa vie je pourrais me changer les idées. Et puis peut être que … je finirais pas l'apprécier. Pas que je ne l'appréciais pas, mais je n'appréciais pas l'idée d'avoir un garde du corps. Même s'il avait été utile je ne pouvais plus le nier. Le connaître un peu plus me mettrait peut être un peu plus en confiance. Je lui demandais donc s'il avait de la famille dans le coin. Mauvaise question à mon avis, mais trop tard la question avait déjà franchi le seuil de mes lèvres.

« Oh je vois. C'est dommage. L'Irlande est un pays vraiment magnifique. » je souris ce pays, mon pays, me manquait souvent. « Oh moi … non, j'ai perdu mes sœurs il y a un petit moment déjà. Mais bon c'est ainsi, on était proches dans l'enfance, et puis … on s'éloigne. » je ne pouvais rien dire de plus. Mais les soeurs du personnage qu'était Elayne étaient mortes dans un accident de voiture quand j'avais 16 ans. C'était peut être un peu plus rassurant que la réalité. « Et puis elles sont mortes. Alors … je n'ai plus personne. Ma mère est morte après m'avoir mise au monde et mon père l'a rejoint peu de temps après. » dans tout les personnages que je devais créer je gardais toujours un fond de vérité. Pour ne pas m'y perdre. Parce que les mensonges … je n'aimais pas ça.

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Je mangeais. Tranquillement. En essayant de penser à autre chose que mes idées noires. Et il faisait tout pour me faire passer le temps. Il était gentil et moi je n'étais pas des plus agréable en ce moment. Il semblait sympa. Peut être que … je pourrais lui parler. Je ne sais jamais à qui je peux parler. Non je ne peux sincèrement pas penser à me confier à lui. C'est presqu'un inconnu quand même. Bon il me protège, mais quand même. C'est pas une super raison. Je ne peux pas me confier à tout le monde quand même. Je ne me confies à personne. Je ne peux pas. Hormis à mon journal à vrai dire. Et encore. Mais par écrit c'est bien plus facile. De toutes manières, ceux à qui je me confiaient … finiraient par mourir, et je devrais le dire encore. Alors autant me confier à ma mère décédée. Au moins … elle ne me laissera pas tomber.

Je m'intéressais donc un peu, et de manière sincère, à lui. A sa famille pour commencer. Sa famille était en Irlande. Un pays que j'aime énormément. Un pays qui a mes racines, où est la tombe de ma mère, de mon père. Où j'ai passé les plus beaux jours de mon existence. Je fus très surprise quand il me proposais de venir avec lui parce qu'il comptait y passer quelques jours. Je ne pus m'empêcher de rire. Pas pour me moquer oh non mais, c'était tellement gentil, et mignon surtout qu'il pense à ça. « Hé bien, pourquoi pas à vrai dire. Mais tu es sûr de vouloir passer plus de temps avec moi, déjà pour ton boulot tu dois me supporter, alors … pour quelques jours en Irlande.? » je souris doucement. C'était quand même très gentil de sa part de me l'avoir proposé.

Et puis je lui parlais de mes soeurs, du moins … de manière détournée. Parce que je ne pouvais pas me confier. Je ne pouvais pas dire … oh bah elles sont mortes il y a une centaine d'années et des poussières vois tu! Et bah moi je suis pas morte. Non pas vraiment. Mais Elayne Ainsworth avait aussi perdu ses sœurs. C'était plus simple de ne pas mentir sur tout. Je souris doucement, il semblait si prévenant. Oui c'était pas facile, pas pour les raisons qu'il pouvait penser. Je haussais les épaules. « Non ce n'est pas que je n'ai pas envie d'en parler. Mais … je pense que ça ne changerait rien. Quand elles sont mortes … elles me détestaient tant. Et je m'en veut de savoir qu'elles sont parties avec une si mauvaise opinion de moi. » je haussais les épaules. C'était tout à fait vrai. A cent pour cent authentique. Elles me détestaient. Et me détesteraient probablement toujours. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi. Je n'avais jamais rien demandé moi. « Hé bien si tu veux savoir des choses tu peux poser des question. C'est mieux de savoir qui on protège. Quand même. » je souris en prenant une frite du bout des doigts et la trempant dans la mayonnaise. « Peut être oui. Les livres sont un peu comme une sorte de catharsis. » oui on pouvait beaucoup me retrouver dans le personnage de Lou, c'est pas pour rien que le personnage s'appelle ainsi aussi. Mais personne ne pouvait lire la réelle portée des livres. Personne qui ne savait pas en tout cas. Mais … Même les gens qui savaient ne pourraient pas comprendre. Mes sœurs par exemple. Ciaran par exemple. D'ailleurs ça fait un bon moment que je n'ai pas eu de nouvelles de Ciaran.

Je pris une nouvelle frite et une gorgée de boisson avant de lui répondre. « Oh j'ai toujours un peu écrit. Un peu partout, sur des serviettes de tables, sur des feuilles volantes, dans des journaux intimes. »

« Oh, tu n'es pas obligé de les lire. Et puis, l'appréciation est tout à fait personnelle. Mais si tu veux commencer, commence par le premier. Il faut toujours prendre les choses par le commencement. C'est mieux. » Je finis mon paquet de frites et bus les dernières gouttes de mon gobelet tout en le regardant. Il avait lui aussi fini ses frites et sa bouteille d'eau.